5 mars 2009
La Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'UdeS a lancé le 1er programme de maîtrise en intervention en toxicomanie au Canada. Offerte dès l'automne 2009, cette formation de 2e cycle sera offerte au Campus de Longueuil.
Les problèmes liés à la consommation d'alcool, de drogues illicites, de médicaments prescrits et d'autres substances dopantes touchent une population très diversifiée. Ces dépendances exercent un impact considérable sur l'individu, ses proches et la société dans laquelle il évolue. À l'échelle canadienne, on estime les coûts engendrés par ces problèmes à plus de 40 milliards de dollars annuellement.
Dans ce contexte, la maîtrise en intervention en toxicomanie vise à former des intervenantes et intervenants de diverses disciplines, notamment en travail social, en sciences infirmières, en éducation spécialisée, en criminologie et en psychologie. Provenant des milieux de la santé, des services sociaux, de l'éducation et des services correctionnels, ces professionnels œuvrent auprès des personnes à risque de développer ou présentant des problèmes complexes de toxicomanie et d'autres dépendances en émergence, comme le jeu ou l'Internet.
«Notre programme s'adresse aux professionnels qui travaillent déjà dans le domaine de la toxicomanie et vise à développer leurs compétences en intervention, en supervision, en gestion de projet ou en évaluation d'intervention ou de programme, indique Lise Roy, directrice des programmes de toxicomanie. Nous souhaitons que les étudiants exercent et intègrent ces notions à partir de situations d'apprentissage réelles.»
Ce nouveau programme, offert à temps partiel principalement sous forme de fins de semaine intensives, favorisera une approche par compétences, c'est-à-dire que l'intégration et l'évaluation des habiletés découleront de situations apparentées à la vie professionnelle. Dans une perspective interdisciplinaire, les intervenants pourront approfondir des thématiques spécifiques à leur intérêt, entre autres l'entretien motivationnel, les jeunes, les couples et la parentalité.
Au Québec, la consommation de substances psychoactives est pour le moins préoccupante et ce, tant chez les adultes que chez les jeunes. Selon l'Institut de la statistique du Québec, un peu plus de 40 % des jeunes fréquentant le 2e cycle du secondaire en 2006 ont consommé du cannabis au cours des 12 mois précédent l'enquête. Un jeune sur quatre en fait usage toutes les semaines.
D'autre part, environ 12 % des Québécoises et Québécois sont considérés comme des buveurs excessifs et on estime que plus de 115 000 personnes vivant au Québec présentent un diagnostic de dépendance sévère à l'alcool. Enfin, près de 1 % de la population au Québec aurait un diagnostic de dépendance aux drogues illicites.
Les observations cliniques et les données de recherche montrent qu'il s'agit d'un phénomène en constante évolution, présentant de nouvelles réalités et une complexification grandissante des problématiques. «La toxicomanie est en effet souvent accompagnée de problèmes de santé physique, de santé mentale et de délinquance, pour n'en nommer que quelques-uns, ajoute Lise Roy. Par ailleurs, d'autres formes de dépendance se développent dans nos sociétés contemporaines, notamment le jeu pathologique, et elles méritent que nous y consacrions une attention particulière. D'où l'importance d'offrir une formation spécialisée et approfondie en intervention en toxicomanie.»
Pionnière dans ce domaine d'intervention au Québec, l'Université de Sherbrooke est à l'origine des premiers cours universitaires crédités en alcoolisme et toxicomanie depuis 1958. La réputation de l'Université de Sherbrooke en toxicomanie est établie de longue date, reposant sur sa capacité de répondre aux besoins du milieu et de nouer des liens de collaboration étroits avec les praticiens de divers horizons professionnels.
Les personnes intéressées par ce programme peuvent consulter le site Internet.
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